l'équilibre de la réalité [libre]

Aussi loin que nous portent nos souvenirs, nous avons toujours cru que notre existence sur Terre n'était que l'évolution d'un être destiné à surplanter tous les autres. Et aujourd'hui encore beaucoup le pense. Facile me diriez-vous, lorsque l'Homme est réparti sur la quasi totalité du globe et qu'il domine à lui-seul toutes les autres espèces par ce qu'il aime à appeler "l'intelligence". Mais s'il y avait autre chose, une entité au dessus de l'Homme. Vous pensez religion, je vous parle d'espèce supérieure, ou du moins capable de surpasser les humains. J'ai vu dans ma vie des choses incroyables et merveilleuses, mais des phénomènes démontrables, explicables, suivant la logique ancestrale des sciences. Or depuis quelques mois, je ne sais que penser du monde. Il fut un temps où la vie et ses secrets se dévoilaient, où j'apprenais chaques jours, certes j'ai dû parfois passer plusieurs nuits blanches sur des feuilles de calculs à m'en sortir par la tête, mais au bas de la page s'incrivait toujours un résultat ( qu'on souligne au moins trois fois, ne niez pas!). Mais comme un athlète auquel on fait sauter des barrières de plus en plus hautes, j'étais arrivée devant un mur qui, en plus d'être élevé, me bouchait l'horizon de sa masse inébranlable.

Elle mit un point final à sa phrase et se recula, jugeant de l'effet rendu. Elle attendit, mais rien ne vint. Qu'avait-elle espéré? Une illumination, quelle idiote! Rageuse, elle referma son carnet et le jeta de dépit un peu plus loin. Une brise fraiche ralentit ses ardeurs meurtrières et la jeune femme inspira une bouffée d'air, les yeux clos, s'exortant au calme. Depuis des nuits déjà elle ne dormait plus, depuis Cette nuit son monde ne tenait plus.
Allongée dans l'herbe rudement entretenue, Ambre ouvrit un livre de bio et essaya de se reconcentrer sur le chapitre étudié. Peine perdue, ses pensées la ramenèrent bien vite à l 'étrange inconnue, comment était-il possible de pouvoir capter l'eau en une boule presque compacte, et de la maintenir en constants mouvement et rotation? Cela relevait d'un autre domaine. Elle attrapa son sac d'une main et plongea l'autre à l'intérieur. Farfouillant une bonnne minute, Ambre en sortie enfin un petit livre à la reliure craquelée d'un bordeaux sombre. Elle l'ouvrit devant elle, l'odeur acre du vieux papier gagna aussitôt ses narines et elle se plongea dans la lecture du prologue...

* Parfait !!*

« Rien ne disparaît, tout se transforme »

[désolée pas trop d'inspi', dis-moi si tu n'as rien à dire, j'essayerais de changer quelques trucs pour le rendre un peu plus vivant^^!]

Les forces surnaturelles...patati patata...la jeune femme poussa un lourd soupir, encore un livre sans interêt pour ce qu'elle cherchait. Elle le referma sans grande délicatesse pour un ouvrage de cet âge et il alla rejoindre le carnet dans l'herbe grasse. Ambre avait pourtant écumé les trois quarts de la bibliothèque pour trouver un livre digne de ce nom sur les anciennes légendes du village mais rien! La solution ne se contentait pas des livres, il lui faudrait retrouver la trace de cette inconnue, et puisqu'elle n'était sûrement pas seule, de tous ceux qui comme elle, semblait aller au delà des lois fondamentales des sciences. La jeune femme se tourna sur le dos, les rayons du soleil australien caressant de leur chaleur pesante sa peau satinée. Elle plaqua ses mains sur ses yeux fermés, le manque de sommeil la fit bailler et elle resta quelques instants ainsi, profitant seulement du murmure de la brise à son oreille. Elle venait d'entrer en première année, et les premiers mois s'étaient avérés excellents, ses résultats dans les matières scientifiques étaient plus que bons et rien ne semblait lui résister. Ambre adorait les défis, et chaque problème en était un. Il faut dire que le départ de son père et l'équilibre proche de la folie de sa mère l'avait rendu plus solitaire qu'auparavant, elle s'enfermait dans sa chambre et bourrait sa tête de nouveaux exercices, pour oublier...et pour comprendre...
Mais à présent plus rien ne rentrait, ce désir avide de savoir seul l'obsédait et ses notes, si elles restaient d'un seuil acceptable, ne refletaient plus les réels compétences de la jeune femme. Les cris d'enfants turbulants la sortirent de sa douce torpeur, elle plissa les yeux pour voir les gamins se lancer un frisbee à travers un terrain limité imaginaire. Leurs rires firent remonter de nouveaux souvenirs en elle. Son regard s'accrocha à une silhouette un peu plus loin assise nonchalement sur un banc. Ses cheveux d'un blond or s'accordaient à merveille avec sa stature, il devait être d'ici, ou australien car sa peau captait le soleil, la halant d'un léger voile. Leurs regards se rencontrèrent, les siens d'un bleu intense qu'Ambre n'avait encore vu nul par ailleurs, avec les siens, sombres et sans fond. L'échange silencieux fut intemporel, et ce fut la jeune femme qui détourna le regard la première. Dans ce visage, elle avait senti le sourire de cette insouciance que garde ceux à qui la cruauté du monde n'a pas encore fait effet, et en même temps, une certaine nostalgie que seule la maturité instaure dans les traits. Pourtant ce n'était pas cela qui l'avait fait détourner le regard, c'était idiot à dire, mais le fait d'avoir perdu son père l'avait rendu assez distante des hommes. Ayant ressenti la fuite paternelle comme pure trahison, elle avait vite tendance à assimiler la gente masculine à l'infidèlité et l'irresponsabilité. Le regard du garçon lui plus donc moyennement, elle aurait préféré se fondre dans la masse plutôt que d'attirer l'attention. L'environnement lui parut alors plus opressant qu'à son arrivée, elle aurait aimé plus de liberté, de formes, de mouvements. Et pour ces émotions il n'y avait qu'un lieu qu'elle affectionnait, la forêt d'eucalyptus, un frisson glacé le long de son dos la fit frissonner, elle n'y était pas retournée depuis la dernière nuit.
Elle avait entraperçu les livres du jeune homme, il devait étudié les sciences, aucun doute, pas particulièrement bavarde elle replongea dans son livre de bio, allongée sur le ventre, les jambes battant lentement l'air au rythme de sa lecture. Ses mèches courtes balayèrent sa joue, la distrayant à nouveau, dans un soupir elle laissa son regard papilloner, et le posa de nouveau sur le jeune inconnu.

« Aussi loin que nous portent nos souvenirs, nous avons toujours cru que notre existence sur Terre n'était que l'évolution d'un être destiné à surplanter tous les autres. Et aujourd'hui encore beaucoup le pense. Facile me diriez-vous, lorsque l'Homme est réparti sur la quasi totalité du globe et qu'il domine à lui-seul toutes les autres espèces par ce qu'il aime à appeler "l'intelligence". Mais s'il y avait autre chose, une entité au dessus de l'Homme. Vous pensez religion, je vous parle d'espèce supérieure, ou du moins capable de surpasser les humains. J'ai vu dans ma vie des choses incroyables et merveilleuses, mais des phénomènes démontrables, explicables, suivant la logique ancestrale des sciences. Or depuis quelques mois, je ne sais que penser du monde. Il fut un temps où la vie et ses secrets se dévoilaient, où j'apprenais chaques jours, certes j'ai dû parfois passer plusieurs nuits blanches sur des feuilles de calculs à m'en sortir par la tête, mais au bas de la page s'incrivait toujours un résultat ( qu'on souligne au moins trois fois, ne niez pas!). Mais comme un athlète auquel on fait sauter des barrières de plus en plus hautes, j'étais arrivée devant un mur qui, en plus d'être élevé, me bouchait l'horizon de sa masse inébranlable. »

« Très beau texte…Dommage que l’inspiration ne soit plus au rendez vous… »

La biologie l'avait toujours fasciné par certains aspects, ses parents, tout deux medecins, c'était donc presque naturellement qu'elle s'orientait vers cette voie. Mais la seule idée de passer sa vie dans cette ville l'ennuyait tout en lui faisant peur, elle voulait voir le monde, voyager, apprendre, nourir cette curiosité insatiable qui faisait d'elle une femme sans attache et parfois bien trop libre. Le jeune inconnu occupait pour le moment ses pensées, il devait avoir un peu près le même âge qu'elle, mais pouvait-on vraiment donner un âge à des jeunes gens que la vie a fait grandir trop vite, à arracher à un rêve pour les faire tomber dans la réalité? Elle était nouvelle dans l'établissement, elle ne connaissait donc rien de lui, de ses fréquentations, de ses aptitudes, de ses discussions, et peut-être qu'au fond, ce silence autour de lui valait mieux que tout ce qu'on aurait pu en dire. Ambre aimait se forger sa propre opinion des gens, les rumeurs et commérages étaient à ses yeux une arme de destruction massive contre les jeunes adolescents qu'ils étaient encore.
Un bruit mat attira son attention, elle tourna la tête vers le banc, mais le trouva vide, et eut une pointe de dépit, cette colocation lointaine et silencieuse lui manquait étrangement. Mais le rire des enfants attira de nouveau son attention, le foot! La jeune femme se rappelerait toujours ses soirées familiales passées à regarder des matchs auxquels la fillette ne trouvait aucun interêt. Mais quelle ambiance! Elle se souvenait, sa tête appuyée contre le torse de son père de son rire sonore et viril qui la faisait tressauter. De ses exclamations et de ses cris de colère et de joie, cette présence théatrale qui semblait l'habiter. Ambre serra les machoires jusqu'à ce que l'habituelle douleur se fasse sentir et son regard tomba sur le jeune homme. Il enchaina des figures comme une seconde nature et Ambre ne put que reconnaitre son talent footbolien! Elle esquissa un sourire lorsqu'il s'échappa bien vite, alors même que les regards des garçonnets s'étaient illuminés de cette intensité joueuse. Ambre replongea dans ses leçons, fermant les yeux pour mieux assimiler les notions cellulaires qui s'évaporeraient sûrement quelques minutes plus tard. Le bruissement de l'herbe proche lui fit lever les yeux et oh surprise, l'inconnu du banc! Ironie du sort sans doute puisqu'il ne semblait pas s'interresser aux leçons que la jeune femme voyait dépasser de son sac. Avant qu'elle n'est pu dire un mot il avait pris place devant elle, en aurait-elle eu l'occasion qu'elle se serait de toute façon tu. Elle ne se redressa pas, ne parla pas, mais ses yeux vrillèrent ceuxi du jeune homme. Frisant l'indécense, Ambre plongea dans ce regard aux couleurs de ciel d'été, il était à la fois troublant et complexe, mais sa proximité le rendait plus accessible et la jeune femme aurait prolongé cet échange si le jeune étudiant ne s'était pas emparé de son carnet. Un froid intense naquit dans le creux de son ventre, pourtant elle ne l'empêcha pas. Ecoutant ses propres mots se déverser en elle, ils prenaient un nouveau sens, mais restaient incohérant. A la fin du texte Ambre l'arracha des mains de son usurpateur propriétaire.

- Tu ne sais pas ce que tu lis.

Elle avait toujours eu ce ton dur, cassant presque, avec les autres, mais il ne lui voulait aucun mal, il cherchait sans doute plus à s'amuser qu'autre chose, c'est donc d'une tonalité plus douce qu'elle se rattrapa:

- Footballeur ou scientifique? Le premier gagne plus que le second alors qu'il court après une balle, très logique...

Un sourire en coin se dessina sur son visage, elle laissa son regard déambuler dans le lointain.

- Je ne sais peut être pas en effet…Mais sans vous vexez je ne crois pas tellement à l’existence d’un être supérieur à l’homme. Enfin…Je ne suis pas ici pour faire un débat philosophique…En tout cas, je trouve que c’est un très beau début, j’espère qu’il y aura une suite car je veux la lire.

-Eumh…A vous de juger. Si vous trouvez que je suis assez doué pour tenter une carrière de footballeur alors, footballeur si pas, alors nous dirons scientifique .

Sa réponse lui déplut tout autant que le vouvoiement que le jeune homme utillisa, elle fourra le carnet dans son sac et rangea par la même occasion le livret bordeaux qui lui avait jusque là tenu compagnie. Ce "vous" lui rappelait ses profs, et plus particulièrement celle d'anglais qui n'avait cessé de l'interpeller par ses "miss Howls". Mais une autre raison, plus profonde, poussait la jeune femme à détester cette manière de lui parler. Il y avait de cela quelques semaines, Ambre était rentrée de l'université, après une journée de cours banal où elle avait failli s'endormir à cause de ses 2 heures et demi de sommeil et d'un prof d'histoire décidé à battre un reccord de lenteur. Une fois rentrée chez elle, prit par l'habitude du train train quotidien elle s'était dirigée vers la cuisne. Sa mère s'y trouvait et la toisa de son regard sombre, celui-là même dont sa fille avait hérité, c'était bien le seul détail physique qui les rapprochaient. Elle l'avait longuement observé, et la jeune femme s'était arrêtée, alertée par ce brusque regard suspect. Sa mère lui avait poliment demandé qui elle était, et d'avoir l'obligence de quitter son domicile sur le champs, sous peine d'appeler la police. Plus encore que ces "madame" et ces "vous", ce fut le regard, qui déstabilisa Ambre. Elle était montée dans sa chambre, n'en était redescendue que bien plus tard, elle avait croisé sa mère dans le salon qui l'avait accueillit avec un sourire tendre en l'informant que le dîner était prêt. Ambre aurait pu en pleurer si toutes les larmes de son corps ne s'étaient pas déjà taries. Que faire? Appeler l'hopital? Pour qu'elle perde sa mère et se retrouve en famille d'accueil? La ville était assez petite pour que le lendemain, tout le monde soit au courant, mais elle se fichait bien de cette conséquence là...
Elle en avait presque oublié le jeune homme et lui répondit d'un ton las, où la colère n'avait plus la force de siéger.

- Si un jour il y a une suite, c'est que je serais devenue folle, ou bien est-ce déjà le cas.

Elle se surprit à pousser un lourd soupir et se mura dans un silence sans appel. Ambre sentit plus qu'elle ne vit le garçon s'allonger. Elle posa sa tête sur ses bras croisés et ferma les yeux. L'odeur de la terre, du soleil montait dans l'air, le silence entre eux n'était pas pesant, aucun des deux ne ressentait l'envie de le rompre par des mots, ne dit-on pas que la parole est d'argent mais le silence est d'or...Curieuse de ce qui l'entourait, Ambre avait toujours aimé observer, analyser, ou bien le simple fait de goûter à la découverte. C'est d'un oeil curieux qu'elle posa de nouveau son regard sur le jeune homme, le sien était fixé sur le ciel. Et comme elle quelques instants plus tôt, il ne semblait plus se soucier d'elle. Ses cheveux d'or se mélaient à l'herbe d'un vert trop intense pour qu'elle n'est pas subit une attention pesticidienne ( 2e mot que j'invente ^^!). Un instant, Ambre se demanda qu'elle pouvait bien être sa vie. Elle le voyait entouré d'une bande, il devait sans aucun doute être populaire auprès de l'université et tenait à raporter les derniers ragots sur la nouvelle. La jeune femme ria intérieurement. Il devait également avoir une copine, genre pom pom girl américaine. Ambre referma les yeux, sans doute se trompait-elle sur toute la ligne, après tout, il n'évait avec elle qu'un simple étudiant goûtant au plaisir d'un après-midi ensoleillé.
Il tourna soudainement la tête, elle ne bougea pas, n'en fut pas surprise, sentit son regard plonger dans le sien, fouiller ses réactions. Elle reprit son expression malicieuse en lui répondant.

- Cela dépends de l'image que tu veux donner de toi et de celle que tu es prête à assumer...

A cette instant son portable vibra, elle aurait mieux fait de ne pas le décrocher, et laissa passer deux tonalités avant d'attraper son sac. Le portable eut encore le temps de crier deux autres fois avant qu'elle ne le trouve et décroche.

Allô...

La réponse la fit se relever soudainement, et elle s'éloigna de quelques pas. Un pli soucieux apparut sur son front et elle chuchota si bas que ses mots ne furent pas compréhensibles. Elle racrocha fermement et revint vers le jeune homme, consciente qu'elle ne venait de donner à parler elle entama la première pour clore la discussion au plus vite.

- Ah les parents...

Elle tenta un sourire mais son expression soucieuse la contraignit à tourner la tête pour échapper au regard du jeune homme. Sa mère venait de faire une crise d'angoisse dans un magasin, ne sachant plus du tout pourquoi et comment elle s'était trouvée là, l'équipe de l'hopital de Bunbury souhaitait la voir au plus vite. Génial! Elle ne souhaitait en aucun quitter le parc pour ces couloirs blancs où trainait une l'odeur de la folie et des malades.

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